Ne pas confondre érotisme et boucherie.

Internet est une source, semble-t-il inépuisable (pourvu que ça dure!), de photos et de textes érotiques et pornographiques. La différence entre les deux est purement subjective, car comme chacun sait la pornographie, c'est l'érotisme des autres.

Sans prétendre décider de ce qui est beau et de ce qui est laid, de ce qui est chic et de ce qui est vulgaire, je me permets de proposer mes critères personnels d'appréciation et je les soumets à la discussion. Tout cela pour dire que je déteste les photos de femmes décapitées, ou dont le visage est comme brûlé à l'acide, ou ces photos de morceaux de femmes qui occupent des dizaines de galeries, dûment répertoriées: petits seins, gros seins, très gros seins, chattes poilues, chattes rasées, vieilles fesses, fesses adolescentes, etc.Cela ressemble à un étalage de triperie qui aligne des langues, des rognons, des foies, des cervelles, et n'est guère érotique à mon goût.

 

A une certaine Annie qui montrait ses seins généreux ainsi que le reste, mais par petits morceaux, sur un site disparu intitulé  « Généreuse Annie », dont j’ai extrait la photo ci-dessus, j'ai écrit la lettre suivante :
 

Bonjour Annie,

Les photos de votre site sont d'un beau noir et blanc qui met en relief vos rondeurs et leurs sympathiques volumes, sans gommer la texture palpitante de  votre chair, où l'on ne peut que rêver d'enfouir son visage. Votre corps y jaillit du noir mystérieux, dans son évidence charnelle; il surgit sous  nos yeux comme dans un rêve. Ce qui gâche toute cette beauté, c'est l'absence de votre visage.

Un corps sans visage, même si la chair est voluptueuse, c'est une négation du plaisir, et un mépris de la personne représentée, car son visage, et donc sa personne sont décrétés inutiles. Le plaisir ne se prend, ni ne se consomme. C'est une création à deux (ou plus), artistique et poétique, éphémère dans sa réalité charnelle, mais destinée, lorsqu'elle est réussie, à demeurer vivante dans le souvenir. Une image érotique c'est le support d'un rêve. Mais comment rêver d'une femme,  de ses lèvres, de son regard, de son sourire, de sa personne toute entière si l'on n'en voit pas le visage? Comment imaginer la saveur de ses baisers?

Douce et généreuse Annie, voici les réflexions que suscitent en moi le parcours de votre site. Pourriez vous m'en envoyer les photos originales comportant votre visage, surtout celles qui présentent vos seins moelleux et accueillants. (Est il besoin de préciser que les fichiers correspondants ne seront rediffusés à personne.)

Je vous envois mes plus tendres baisers virtuels.  A. V.

Comme vous voyez, ma prose était plutôt lyrique. Je n'ai pas eu de réponse. Pour être franc, je m'y attendais, car j'avais lu le texte "sans orthographe" (comme disait Rimbaud) accompagnant les photos des seins de la belle Annie, et que je reproduis exactement:

Si tu me téte comme la vâche à lait que je suis, je m'occuperais les mains avec ta queue pour te faire une bonne branlette jusqu'à ce que tu hurle de plaisir. Et juste avant que tu ne jouisse, je te sucrais  pour que tu m'éjacules entièrement dans la bouche car en fait c'est moi qui adore ton lait...:-)

Sans doute la prose d'un webmaster inculte. Et la belle Annie n'a probablement jamais lu mon galant message.

Je finis sur une recommandation: visitez le site http://DOMAI.com qui présente de belles photos de fraîches adolescentes et belles jeunes femmes dans des cadres champêtres, sans éprouver le besoin sadique de les tronçonner ni de masquer leurs visages.

Alain Valcour.