Entre
ultra-sexe et androgynie, le coeur des victimes de la mode balance
New-York (AFP) Entre club peep-show reconstitué et parodie
de film
porno, certains créateurs n'ont pas lésiné pour attirer
l'attention des
"fashion-victims" new-yorkaises.
D'autres ont opté pour une mise en scène plus dépouillée
et des vêtements
plus androgynes mais tout aussi glamour à l'ouverture de la Semaine
de la
Mode à New York.
L'Américain Jeremy Scott, ex-enfant terrible des podiums
parisiens, a
marqué avec éclat ce premier jour avec sa parodie de peep-show
installée
dans une galerie d'art branchée.
Sur une scène surélevée, des mannequins aux crinières
d'amazones, sanglées
dans des maillots de bains très minimalistes, ondulent et se déhanchent
avec aisance sur fond de musique électronique.
Dans des cabines sombres, où elles sont isolées du public
par une vitre,
des mannequins prennent des poses suggestives dans des costumes (pardon,
des vêtements) parodiant les fantasmes érotiques les plus
éculés: la
collégienne, une nonne pas très catholique, un duo de jeunes
femmes lancée
dans un jeu sado-masochiste, l'une le mors aux dents, l'autre le fouet
à
la main, et un baiser coquin entre deux mannequins incarnant "Adam et Eve"
en pleine tentation.
Une mise en scène choc qui a ravi les rédactrices de mode
hilares, tout en
laissant une planer une énigme: mais où sont passés
les vêtements?
Le créateur français Pierrot, spécialiste de
la maille, a de son côté mis
en scène une parodie de tournage de film porno en guise de défilé.
De
jeunes lolitas en mini-shorts et petits pulls aux couleurs pastel, mais
aux motifs très chargés sexuellement, prennent des mines
faussement
innocentes, sous le regard de l'actrice Mimi Rogers (l'ex Madame Tom
Cruise), dans le rôle de la mère maquerelle.
Dans un registre plus classique, le duo franco-argentin Vasseur Esquivel
a
lui aussi présenté une mode très suggestive: des pantalons
et robes
transparents laissant apparaître les sous-vêtements, et des
mini-jupes
tellement courtes que certains mannequins tiraient pudiquement dessus en
arpentant la passerelle.
Le collectif As Four joue à l'inverse sur le registre du
charme androgyne:
leur dernière collection habille les hommes comme les femmes des
mêmes
tailleurs aux pantalons bouffants et aux pans de veste arrondis, des mêmes
hauts dorés évoquant des algues marines stylisées.
Ce quatuor cosmopolite d'anti-conformistes a choisi une mise en scène
aussi sobre que son style est sophistiqué et flamboyant. Mais il
s'est
tout de même adonné à quelques provocations, en clôturant
son défilé par
une combinaison intégrale seconde peau dorée très
sado-mado.