Transparence et seins nus 2              

Octobre 2003

 
 

Entre ultra-sexe et androgynie, le coeur des victimes de la mode balance
 

      New-York (AFP)  Entre club peep-show reconstitué et parodie de film
      porno, certains créateurs n'ont pas lésiné pour attirer l'attention des
      "fashion-victims" new-yorkaises.

      D'autres ont opté pour une mise en scène plus dépouillée et des vêtements
      plus androgynes mais tout aussi glamour à l'ouverture de la Semaine de la
      Mode à New York.

      L'Américain Jeremy Scott, ex-enfant terrible des podiums parisiens, a
      marqué avec éclat ce premier jour avec sa parodie de peep-show installée
      dans une galerie d'art branchée.
      Sur une scène surélevée, des mannequins aux crinières d'amazones, sanglées
      dans des maillots de bains très minimalistes, ondulent et se déhanchent
      avec aisance sur fond de musique électronique.
      Dans des cabines sombres, où elles sont isolées du public par une vitre,
      des mannequins prennent des poses suggestives dans des costumes (pardon,
      des vêtements) parodiant les fantasmes érotiques les plus éculés: la
      collégienne, une nonne pas très catholique, un duo de jeunes femmes lancée
      dans un jeu sado-masochiste, l'une le mors aux dents, l'autre le fouet à
      la main, et un baiser coquin entre deux mannequins incarnant "Adam et Eve"
      en pleine tentation.
      Une mise en scène choc qui a ravi les rédactrices de mode hilares, tout en
      laissant une planer une énigme: mais où sont passés les vêtements?

      Le créateur français Pierrot, spécialiste de la maille, a de son côté mis
      en scène une parodie de tournage de film porno en guise de défilé. De
      jeunes lolitas en mini-shorts et petits pulls aux couleurs pastel, mais
      aux motifs très chargés sexuellement, prennent des mines faussement
      innocentes, sous le regard de l'actrice Mimi Rogers (l'ex Madame Tom
      Cruise), dans le rôle de la mère maquerelle.

      Dans un registre plus classique, le duo franco-argentin Vasseur Esquivel a
      lui aussi présenté une mode très suggestive: des pantalons et robes
      transparents laissant apparaître les sous-vêtements, et des mini-jupes
      tellement courtes que certains mannequins tiraient pudiquement dessus en
      arpentant la passerelle.

      Le collectif As Four joue à l'inverse sur le registre du charme androgyne:
      leur dernière collection habille les hommes comme les femmes des mêmes
      tailleurs aux pantalons bouffants et aux pans de veste arrondis, des mêmes
      hauts dorés évoquant des algues marines stylisées.
      Ce quatuor cosmopolite d'anti-conformistes a choisi une mise en scène
      aussi sobre que son style est sophistiqué et flamboyant. Mais il s'est
      tout de même adonné à quelques provocations, en clôturant son défilé par
      une combinaison intégrale seconde peau dorée très sado-mado.