Fukutanari
Je publie quelques pages du carnet d’un routard
que j’ai trouvé, oublié dans un train. Rien ne me permet
d’identifier son propriétaire.
S’il se reconnait, qu’il m’écrive (il authentifiera son courrier en
précisant quelques unes des autres villes mentionnées). Ce carnet contient d’autres épisodes
croustillants que je publierai peut-être. Alain Valcour
Tokyo, Septembre 2011
Je
suis entré dans l’un de ces bars minuscules situés dans les étages d’immeubles
parés d’enseignes aussi nombreuses qu’incompréhensibles pour qui, comme moi, ne
connait pas le japonais. Mais on m’avait indiqué le code : un petit cœur
rose, très discret, accolé au nom du bar sur le tableau de l’interphone
indiquait un établissement où des filles peu farouches boivent et
« bavardent » avec les « gaijins »
(les occidentaux) dans un anglais minimal.
Accueilli
par un chœur de joyeux « irasshaimasei » (prononcer « irasse-chaï-ma-seï » ce qui veut
dire « bienvenue chez nous »), je me suis assis à une table où deux
lolitas avec des couettes de
collégiennes m’invitaient de leurs
grands sourires juvéniles et aguicheurs. J’ai été surtout attiré par leurs
poitrines bien formées. Des décolletés généreux découvraient la naissance de
jolis seins moelleux. La conversation n’a pas été particulièrement riche. Une
seule des deux, Keiko, connaissait quelques mots
d’anglais touristique. Toutes les deux riaient beaucoup, une main devant la
bouche. Les bières et les pistaches sont arrivées. Nous avons commencé à nous baisoter,
langue à langue. Elles aussi s’embrassaient et se caressaient voluptueusement,
ce qui m’excitait pas mal. Caresser un sein découvert, lécher ou pincer un téton, pétrir une cuisse et susciter
des gémissements de plaisir, cela se faisait à chaque table. Keiko était en minijupe. Je lui ai retiré son slip et je
l’ai posé sur la table entre les pistaches, les verres et les serviettes en papier. Je lui ai branlé
le clitoris, elle a « joui » bruyamment presque tout de suite. Bien
sûr elle faisait semblant. Je l’ai embrassée goulûment, comme pour étouffer ses
petits cris d’oiseau affolé. Sa copine Yukiko nous
regardait avec envie. Me plaçant commodément à côté d’elle, j’ai commencé à
honorer de la même façon ses seins, ses tétons et ses lèvres. Je posais des
baisers mouillés sur tout ce qui m’était accessible, ses oreilles, son cou, ses
paupières, ses épaules, ses bras. Je me régalais de son parfum floral et de ses
baisers délicats. Yukiko était en « hakama », un ample pantalon de tradition japonaise. En
palpant ses cuisses à travers le tissu, j’ai eu la surprise de rencontrer comme un
bâton. C’était un sexe qui bandait, très long et bien raide. Keiko et Yukiko qui s’attendaient
à ma surprise ont éclaté de rire. « Come. Backroom. »
Elles
m’ont entraîné dans une vaste pièce dont l’entrée était masquée derrière un
rideau. La lumière était plus que
tamisée. Sur des canapés à l’occidentale disposés tout autour, des couples nus s’affairaient. Keiko a baissé le pantalon de sa copine et j’ai vu émerger un
énorme sexe, épais comme son poignet d’adolescente et long comme les trois quarts de sa cuisse. A sa
base, un large triangle de fourrure noire lui couvrait tout le bas-ventre. Le
gland rose, complètement découvert, luisait dans la pénombre.
-
Yukiko,
Fukushima. Heiseï twenty-three. Year two . . . thousand … eleven.
Des
radiations seraient à l’origine de son pénis monstrueux ? Keiko m’a montré que Yukiko avait
aussi un minuscule vagin, hermétiquement clos et impossible à pénétrer sauf au
bistouri, et même deux (gros) testicules. Elle aimait bien que l’on s’occupe de
l’œillet brun de son délicieux petit cul. Keiko y a
mis la langue avec enthousiasme. Elle a enfoui son visage entre deux fesses toutes
rondes et je n’en voyais plus que les
couettes noires s’agiter. Yukiko riait sans
discrétion. Keiko s’est mise à masturber son énorme sexe pour le
raidir encore un peu plus et tenter de le faire se redresser, mais il était
trop lourd. Keiko m’a invité à l’aider. Nous l’avons tous les deux mordillé
et léché. Le gland était trop gros pour la jolie petite bouche de Keiko. C’est moi qui l’ai enfourné, mais ma langue avait du
mal à le caresser. Keiko masturbait la hampe et massait vigoureusement la prostate. Une énorme
quantité de sperme m’a giclé dans la bouche et a failli m’étouffer. J’en
ai bien avalé la valeur de deux tasses et ça giclait encore dans la figure de Keiko.
Quelques minutes après, Yukiko bandait de nouveau,
prête pour le client suivant. Elle s’est rhabillée, nous nous sommes longuement
embrassés tous les trois. Je leur ai glissé quelques billets et Keiko m’a donné la carte de visite du « Fukutanari Club » à Shinjuku. « Tomorrow, Yukiko, Fukutanari Kulubu. You come.».
Le
lendemain soir, j’ai été à ce club, installé discrètement dans un sous-sol. Un
bar, des sièges autour de plusieurs scènes où dansaient des « Fukutanari» ou « F-Gals ».
Ce sont de merveilleuses adolescentes aux seins nus, en bas de soie blanche ou
de résille noire et vêtues, si l’on peut dire, de micro-jupes de tissu écossais
(destiné à évoquer un uniforme scolaire), d’où émergeaient d’énormes pénis
aussi gros que celui de Yukiko. Elles les balançaient au rythme de la musique, une
musique gélatineuse comme d’habitude dans ce genre de lieu. Elles caressaient leurs
glands turgescents. Leurs seins charnus valsaient, propulsés de droite et de
gauche par leurs déhanchements. Elles approchaient leurs fesses nues des visages des spectateurs, lesquels jetaient
sur la scène quelques billets pour les remercier.
Quand
un spectateur faisait signe à une « F-gal », elle s’approchait pour
se faire lécher le gland. S’il agitait un billet suffisamment important, elle
se branlait vigoureusement jusqu’à lui
gicler dans la figure. J’en ai vu un récupérer précieusement le foutre dans son verre pour le mélanger au
whisky Suntory dont il avait une pleine bouteille à
portée de main. Il a fait goûter le cocktail obtenu aux deux amis qui étaient
avec lui, et tous trois sont partis d’un grand rire complice.
Un
japonais un peu éméché s’est alors approché de moi, armé de sa bouteille de Suntory. Il parlait bien anglais et nous avons bavardé. C’était
un habitué, il connaissait les noms (et sans doute plus) de toutes les filles. Il
m’a expliqué que ces adolescentes venaient toutes des environs de Fukushima où elles avaient été exposées, juste après
l’explosion de la centrale nucléaire, à d’intenses radiations. En quelques semaines, leurs clitoris s’étaient transformés en
énormes braquemarts. On les appelle des « Fukutanari»,
combinaison de Fukushima et de « futanari ».
Le (ou la ?) « futanari »,
fille dotée d’un énorme pénis, est une fantasme
de dessinateur pornographe devenu réalité. Beaucoup de ces filles se sont
suicidées. Certaines familles ont fait appel à la chirurgie transsexuelle pour
les mutiler. L’une d’elles, retournée dans son village de montagne, a été
enterrée vivante pour conjurer le mauvais sort qu’elle allait apporter au village. D’autres filles se sont réfugiées dans des temples
bouddhistes. Les moines ont prié et chanté des heures entières. Au milieu des
fumées d’encens, ils ont longuement massé leurs énormes sexes pour tenter d’en réduire la taille, mais ils
n’ont réussi qu’à les faire jouir en longues giclées qui traversaient les
salles de méditation. Le business de la
pornographie contrôlé par des « yakuzas » (la mafia japonaise) a offert des ponts d’or
aux filles et à leurs familles, ce qui a limité les suicides et les mutilations.
« Et les garçons ? » « Ils se sont vus pousser
des seins. Ce sont maintenant de jolies transsexuelles non opérées.
D’autres ont pris des hormones pour retrouver un corps plus viril. »
« Les
« F-gals » non mutilées ne sont pas très nombreuses. Elles sont juste
54. La rareté fait le prix. Vous avez vu que l’entrée de ce club est très
chère. Une nuit avec une « F-gal » ne coûte pas moins de 150000 yens (1500
euros). Des associations bien-pensantes prétendant défendre la «dignité humaine» ont cherché à les
faire interdire de scène, mais les yakuzas ont
liquidé leurs militantes de manière
atroce : étranglements et pendaisons précédés de mutilations longuement
filmées. Les CD ont été envoyés aux associations avec des avertissements pour
les dissuader de porter plainte. L’effet a été radical. »
J’ai
aperçu Yukiko s’éclipser avec un couple par une porte
dissimulée. Mon informateur les connaissait. « La femme adore voir le cul
de son mari défoncé par une F-gal, ou à défaut, un homme bien membré. Les cris
de douleur de son homme la font jouir. »
« Pour
alimenter le vivier des F-Gals, les yakuzas enlèvent de
jeunes paysannes et les soumettent à des radiations pour que leur poussent de
gros pénis. Mais la technique n’est pas
au point. Sur scène ou dans un lit, on ne trouve que le cru authentique de 2011. »
Pendant
qu’il m’expliquait tout cela, je regardais s’installer près de la scène deux
japonaises et une occidentale blonde en minuscules shorts pailletés qui
moulaient parfaitement leurs fesses et arrondissaient leurs cuisses
grassouillettes. Au vu de quelques billets qu’elles agitaient, la fille sur
scène s’est approchée pour balancer son sexe devant leurs visages. Elles ont
ouvert leurs chemisiers, la fille s’est branlé d’importance et leur a envoyé
son foutre sur les seins qu’elles se sont massés avec soin.
Un
respectable japonais grisonnant, vêtu d’un
kimono, est entré sur scène. C’était un « maître de shibari »,
c'est-à-dire de ligotage esthétique. C’est très artistement qu’il a ligoté de
cordes rouges et noires une « F-Gal » dont le visage affichait la soumission, et par
instants, la souffrance. Les cordes
impeccablement nouées faisaient bourreler ses chairs et ressortir ses seins ; elles liaient derrière son dos les poignets et les chevilles, et
maintenaient ses cuisses largement ouvertes et repliées. La souffrance est surtout
venue lorsqu’il lui a ligoté le sexe et
y a planté une vingtaine d’aiguilles d’acupuncture, tout cela, avec une extrême
gravité et au son d’un « sakuhachi » (flûte de bambou traditionnelle). Deux
assistantes en kimono sont entrées en scène, et en tirant certains brins libres
pour resserrer les liens autour du sexe, elles ont provoqué une belle éjaculation
et les applaudissements des spectateurs.
J’aurais aimé dire bonsoir à Yukiko, mais je ne l’ai
pas vue ressortir de la « backroom » où
elle avait introduit ses clients.
La nuit suivante, horrible cauchemar. Dans
une classe de lycée, je suis le seul garçon face à une prof et à une vingtaine
de japonaises bruyantes. Je suis au tableau, la prof m’interroge sur un roi
dont j’ai oublié le nom et sur les batailles qu’il a livrées. Je ne sais rien. Je
suis en short de sport. Je sens mon sexe
grandir, démesurément, comme le nez de Pinocchio, et sortir du short le long
d’une de mes cuisses. Le gland émerge, rouge et baveux. Je ne bande pas, mais mon sexe épais
comme celui des « F-Ggals » me descend jusqu’à mi-cuisse. Les filles rient
aux larmes. Je ne peux me retenir de pisser ; ça coule dans ma chaussure
et sur le sol. Nouveaux éclats de rire. Je me retrouve ensuite sur un lit
d’hôpital. La prof d’histoire est maintenant une infirmière. Les lycéennes
m’entourent, munies de couteaux de
cuisine, et tripotent mon énorme
sexe. « Allez-y » leur dit
l’infirmière. « Coupez tout. Il n’en aura plus besoin. » Fuir avec Yukiko. Je
la cherche dans une gare au milieu de la foule. J’ai perdu mon billet et je ne
comprends rien aux inscriptions des
tableaux d’affichage. Je cours, mes jambes pèsent des kilos.
Je
suis sorti de ce cauchemar trempé de sueur, et je n’ai pas pu me rendormir. J’ai
décidé de tout faire pour revoir Yukiko, pour suçoter
à nouveau les tétons brun sombres qui ornent ses beaux seins et pour la
consoler de son « infirmité ». Le sol a tremblé. Un minuscule
tremblement de terre dont la presse ne parlera même pas.
[Le
carnet devient ensuite beaucoup plus fragmentaire et imprécis.]
Retrouvé Y. au bar de la première fois, avec autre
fille. Une vraie, petit bouton très sensible au bas d’un triangle de longs
poils noirs, sauvages et soyeux, clairsemés sur un Mont de Vénus
bien renflé. Petits seins de japonaise typique. Adore cuni.
Grosses lèvres violet-brun, fripées. Bon jus de chatte. Baisé la fille et
sucé Y. RdV
pour nuit dans « love hotel » à 3.
Dans la « chambre parisienne », très chère. Bonne baiz.
Revoir Y., elle est délicieuse. Léché
ses larmes après l’amour. Sa vie est difficile.
Plus
d’argent, je quitte mon hôtel pour une chambre
humide et venteuse, mal isolée. Banlieue éloignée à 1 heure 30, deux
changements de train, une demi-heure de marche.
A surveiller, heures derniers trains. Impossible taxi.
Pas vu
Y. Journée morne. Bière, « pachinko ».
Pas vu
Y, ni au bar, ni au club. Retour France ?
Au
bar : ils sont sans nouvelles. La « mamma » est inquiète. Elle me regarde d’un air
méfiant. « Yukiko a été vue dans un hôtel avec
un « gaijin ». C’est mauvais pour elle, son
protecteur est très strict et les punitions, cruelles. » Elle me
soupçonne d’être la cause de ses ennuis. « Ils l’enverront à
Yokohama. Très dur pour les filles, Des gens grossiers, pas comme à Ginza. »
Plus
d’argent. Appel à mon père pour transfert.
Retour
en France dans 2 jours.
En
attendant l’avion, je lis dans le
« Japan Times » : Des bordels
sordides à Yokohama. Femmes, adolescents des deux sexes et transsexuels sont
séquestrés dans des appartements et traités en esclaves sexuels. Les yeux
bandés, ils subissent tous les jours des dizaines de sodomies brutales. Les
cicatrices de coups de verges excitent les pervers. Ils doivent aussi pratiquer
des fellations répugnantes. La police en découvre de nouveaux toutes les
semaines…
La mama du bar avait parlé de Yokohama ! Désespoir. Si
j’étais japonais, je me suiciderais.
Quitte
le Japon avec un gros clou enfoncé dans le cœur et un kilo de plomb dans
l’estomac.
Chez
moi, un mail de mon informateur du club : « Yukiko
vous envoie son bonjour. Elle se repose à la campagne avec deux autres
« F-gals ». Elle espère vous revoir. »
J’aurais
dû rester et demander plus d’argent à mon père.