Jardins secrets.

 

Alain Valcour.

 

 

Comédie érotique. Les personnages sont :

 

Michel Laroche, producteur de films pornographiques, 40-45 ans.

Isabelle, belle jeune  femme africaine, 30-35 ans.

Alain Clavour, 60 ans.

Rocco,  30 ans.

 

 

Scène 1 

 

Les quatre sont à table, c’est la fin du repas.

 

Alain : Comment vont les affaires ?

 

Michel : Pas trop fort, les gens ont trop vu de porno. Et cela ne date pas de la fameuse « crise financière ». Les cinémas X sont presque tous fermés, ceux qui restent n’attirent que pour la drogue et les toilettes qui servent de  « glory holes ». Les vidéos-clubs marchent aussi de moins en moins.

 

Alain : La faute à Internet ?

 

Michel : Evidemment. Vous avez gratis des scènes tout à fait réalistes. Des femmes qui se masturbent et jouissent vraiment. Des chattes baveuses de foutre, des vidéos volées dans les vestiaires. C’est crade, mal filmé, mais ça fait plus bander que nos actrices bronzées aux fesses de top-modèles  qui esthétisent le sexe. Le porno X, quand il aura disparu, fera l’objet de thèses universitaires et sera classé comme courant artistique. Mais il sera mort.

 

Alain : C’est tout même lassant les seins siliconés, les chattes rasées au quart de poil et les éjaculations sur les fesses.

 

Rocco : Ça  plait surtout aux vieux, nés lors du « baby-boom ». Comme Alain !

 

Alain : Merci !

 

Rocco : Ils avaient d’abord connu la répression sexuelle, et le porno a été comme une libération. Mais pour nous …

 

Isabelle : Pas si vite, les blocages par rapport au sexe demeurent. Comme s’ils étaient inscrits dans les gênes. Je t’assure que les ados que j’encadre ne sont pas si libérés que cela. Mais c’est vrai que du porno, ils en voient quand ils veulent. Le hash est plus risqué, donc plus attirant pour eux. Les sports dangereux aussi.

 

Michel  : Il nous  faut du nouveau. Justement, je  lance un nouveau concept.

J’ai déposé une marque à l’INPI (1) : « Vos jardins secrets ».  « Jardins », ça fait écologique. « Secrets » ça attire. « Vos » : tout le monde est concerné.

 

Alain : C’est quoi ton concept ?

 

Michel : Des vidéos pas trop longues. Des acteurs et des actrices  pseudo-amateurs, une bonne qualité d’images et de mise en scène, des idées originales. Pas de « hardeuses », elles sont trop chères. On  mettra en scène les fantasmes et les souvenirs les plus secrets de tout un chacun, de la fille d’à côté, de vos parents. Du glauque, mais une ambiance « porno-chic ».

 

Alain : Et ton business-plan ?

 

Michel : Tout sera payé par des sites de rencontres, des marques de lingerie sexy, de « sex-toys » et d’accessoires fétichistes et SM. Le « piratage », on s’en foutra. Au contraire, la diffusion pirate augmentera l’impact publicitaire, et on pourra demander plus pour les films suivants.

 

Alain : Sympa.

 

Michel : Il me faut du matériel.

 

Alain : Cela ne doit pas te manquer avec …

 

Michel : Je veux dire, des textes, des scénarios qui sortent du déjà vu. Vous allez m’aider. Racontez moi vos premiers émois, vos expériences bizarres, vos fantasmes.  Qui commence ?

 

Alain : Ah, c’est pour cela que tu nous as ouvert un Sigalas-Rabaud 1961 et un Latour 1967 ! (1)  On aurait dû se douter que cela cachait quelque-chose.

 

Michel : Alain, avec tout ce que tu publies sur Internet, tu dois bien avoir quelque chose  pour moi. Du bien sordide. Des trucs impubliables de peur des procès féministes.

 

Alain : D’accord. Je me lance. Comme vous savez, je suis marié depuis 30 ans.

 

Isabelle : Condoléances.

 

Alain : Merci. Justement le devoir conjugal est plutôt lassant. Ma femme veut jouir tous les jours …

 

Isabelle : Normal, si elle te supporte depuis 30 ans,  c’est pas pour des prunes.

 

Alain  : Elle achète des strings et des micro soutiens-gorges en dentelle rouge et noire. C’est minuscule et très cher (au moins 100 euros chacun de ces trucs). Et quand je rentre du bureau, fatigué des réunions, du métro,  etc … je la trouve  déguisée en strip-teaseuse avec ces fanfreluches.

 

Rocco  : Et ça ne te remue  pas ?

 

Alain : Sur une belle  jeune femme comme Isabelle [elle sourit de l’hommage appuyé] ce serait bandant,  mais sur ma femme…Disons que ça n’arrive pas à faire oublier  sa cellulite.

 

Rocco  : Alors comment tu fais ?

 

Alain : D’abord,  je prends un whisky (pur malt, millésimé). Je vous recommande le Bowmore.

 

Rocco  : On connaît. Et ensuite ?

 

Alain : Je me raconte une histoire.  J’ai deux ou trois scénarios qui m’aident bien. D’abord, celui de l’île aux sauvages. Ma femme et moi, on fait une croisière dans les îles du Pacifique, le bateau fait naufrage. Tout le monde est mort sauf nous deux. On est capturés par des sauvages et enfermés dans des cages en bambou. On est leurs esclaves sexuels.

 

Michel [avec gourmandise] : Bien, bien, ….

 

Alain  : Les adolescentes toutes nues ont de beaux petits seins coniques et des tétons gonflés comme de gros bourgeons. Elles me branlent brutalement à travers les barreaux de la cage, au moins dix fois par jour. Elles me sucent le sexe et me pressent les testicules comme des citrons. Elles s’étalent mon sperme sur les cuisses et sur les seins en me regardant d’un air malicieux.  

Les hommes prennent ma femme à tour de rôle. Chacun d’eux a un petit couteau en os et lui incise une marque personnelle sur les fesses, le ventre ou le dos à chaque fois qu’il la prend. Son corps est couvert de marques. Ça  les excite de voir le sang couler. Alors, je me raconte que je suis l’un d’eux, avec un énorme sexe. J’enfile ma femme en levrette, elle crie de douleur. Elle est couverte de sang. Tout le village est autour. Tout le monde chante, accompagné par les  tambours. Avec ça, j’arrive à jouir. Disons plutôt, à cracher mon foutre dans son ventre.

 

Isabelle : Il est sympa le rôle de ta femme ! Des histoires pareilles, ça devrait être interdit !

 

Michel : C’est pas mal, mais ça coûtera cher à tourner. Je retiens l’idée.  Isabelle, tu as bien des choses à nous raconter.

 

Isabelle : Il y a deux ans, j’ai travaillé à l’Institut pour la Fécondation Naturelle. Son objectif est la promotion des méthodes naturelles d'aide à la fécondation. Il rejette radicalement les "mères porteuses", le clonage, etc … Les hommes viennent y vendre leur sperme, et profiter des « à côté » du « prélèvement ». C’est  comme un bordel où ils sont payés  !

L'accueil est tenu par une blonde plantureuse en décolleté digne des films de Russ Meyer. Elle contribue à créer l'atmosphère propice à la récolte spermatique. La patronne, c’est « Mme le Docteur Vanessa ». Son look est très sévère, comme une supérieure de couvent.  Elle cache son regard derrière de grosses lunettes. Elle est très forte scientifiquement. Elle a mis au point une méthode  secrète pour tuer les chromosomes Y. Elle vend très cher le sperme ainsi traité à des lesbiennes en mal d’enfant qui veulent être sûres d’avoir des filles.

 

Alain : Ça c’est du féminisme !

 

Isabelle : Son procédé marche à 100%. Elle a cherché à déposer un brevet, mais des associations bien-pensantes de droite comme de gauche (et celles de gauche, c’est les pires) ont crié à l’eugénisme - quelle horreur n’est ce pas ! - et le brevet a été refusé. C’est elle qui reçoit les clients et détermine quelle fille  leur conviendra le mieux.

 

Alain, je suppose que Vanessa m’appelle pour toi. Je t’installe sur un divan et j’approche une table roulante équipée d'un gros appareil plein de tuyaux, de cadrans et de boutons. Je te demande de te déshabiller complètement. Je m'enduis les mains d'huile d’amande douce et je m'agenouille près du divan, la blouse ouverte sur mes seins nus. Je commence à te masturber, lentement et professionnellement, sans exprimer la moindre émotion. Je guette le plaisir sur ton visage, et ton sexe est déjà tout raide.

 

Alain : Merci, je m’y crois. Tu me feras une démo tout à l’heure.

 

Isabelle : Je te propose de caresser mes seins. Fort de cette autorisation, tu  déboutonnes ma blouse et tu  descends ta main jusqu’à ma chatte complètement épilée. Bien sûr je suis nue sous ma blouse.

 

[Isabelle raconte son histoire avec un plaisir évident et Alain la boit des yeux. Elle entre-ouvre son chemisier pour montrer aux trois hommes ses tétons brun-noir bien dressés, qu’elle caresse voluptueusement.]


Isabelle : Je te demande de te  contenter de mes seins pour le premier prélèvement, et je te rappelle que tu es  inscrit pour trois.
Tout en te branlant avec une voluptueuse lenteur, j’approche mes seins de ta poitrine, que je  gratte avec mes tétons durs. Parce que tu es un client sympathique …

 

Alain : Merci, merci !

 

Isabelle : …  je pose un long baiser sur tes lèvres et je m’amuse de ta surprise. Quelque secondes avant la giclée, je te comprime fermement la prostate pour retarder l'éjac et je couvre ton gland d’une ventouse reliée par un tuyau à un aspirateur à sperme. Je mets en route une pompe. La ventouse te vide assez complètement de ta précieuse liqueur.

Je t’offre ensuite un cocktail au gingembre avec un peu de Viagra. Vanessa se débrouillera si tu claques. Je dirige ta main vers ma chatte aussi lisse que celle d'une gamine impubère et déjà bien moite. Je te prépare tendrement pour le deuxième "prélèvement". J’enlève ma blouse, je  m'accroupis sur ton visage et j’offre à ta langue ma petite moule rose, encadrée de mes lèvres brun chocolat. Je me branle sur ton nez, le jus de ma chatte s'infiltre entre tes lèvres. Je te suce. Tu adores.

 

Alain : Je confirme. Disons que j’adorerais si …, ou plutôt quand !

 

Isabelle : Tu me  suces goulûment pour ne pas perdre une goutte de mon jus. J’offre mon petit trou à ta  langue insatiable. Et je me fais lécher toutes les muqueuses, de la chatte à l’œillet noir. Je jouis en surveillant ton gland écarlate, bien prêt de gicler. Le  deuxième orgasme ne tarde pas. Tu gémis de douleur plus que de plaisir. L'aspiration rythmée de la ventouse arrive encore à t’ extraire du sperme.

Et puis repos. Nous buvons encore du cocktail au gingembre, et la pin-up de la réception apporte des boudins antillais et des bananes flambées. Je te prodigue les baisers les plus suaves. Je te caresse avec mes seins et mon ventre, tu rebandes. Mais tu t’inquiètes de pouvoir fournir une troisième fois. Je te rassure : « Nous avons ce qu’il faut ». Je te réinstalle sur le divan et j’enfonce ton gland violacé et fatigué dans une autre ventouse. J’équipe tes poignets et tes chevilles de bracelets enduits de gelée conductrice, et  je les branche à l’appareil sur la table roulante. Le troisième tour est complètement électrique. Plus de baisers, plus de caresses. Ils seraient tout à fait  inutiles. Ça  met du temps, mais la ventouse t’extrait encore du sperme. Tu cries. Vanessa arrive, elle mesure les quantités extraites. Elle annonce combien elle va te payer et te recommande un repos sexuel de 15 jours. Mais pourtant, 10 jours après, tu reviens déjà, et tu me redemandes, aussi étrange que cela puisse paraître.

 

Alain : Pour tes seins, pour ta moule rose et pour tes baisers, on est prêt à supporter beaucoup.

 

Michel : C’est vrai qu’ils reviennent ?

 

Isabelle : Absolument, j’avais bien « mes » clients.

 

Alain : Tu étais bien payée ?

 

Isabelle : Non, très mal.  J’y allais surtout pour le plaisir de leur extraire du foutre.

 

Michel  : Rocco, tu as quelque chose pour nous ?

 

Rocco : Et  toi, tu nous raconteras aussi quelque chose ?

 

Michel  : Bien sûr.

 

Rocco : Mon père était un scientifique réputé, mais il passait beaucoup de son temps dans des conférences à l’étranger et autrement restait très tard dans son laboratoire. Je ne le voyais pour ainsi dire jamais.

Ma mère était obsédée par la « pureté ».  Elle voulait me « protéger » de la sexualité. Elle cachait ses journaux féminins quand leurs couvertures  montraient de belles femmes en robes décolletées ou en bikinis, mais je connaissais ses cachettes.  Elle s’était mise en tête de m’empêcher de me masturber. Tous les matins, elle inspectait mes draps à la recherche de taches suspectes, et elle en trouvait toujours. Elle m’attachait les mains aux barreaux du lit. Elle me  menaçait de me circoncire avec un grand rasoir de coiffeur qu’elle brandissait devant mes yeux.

 

 « Si tu te touches encore une fois, je t’en couperai un bout, comme aux petits juifs. Et si tu continues, je te couperai tout, tu  pisseras comme une fille. Je ne veux pas que tu ailles en Enfer. L’impureté, c’est un péché mortel. »

 

 Je me masturbais en tremblant de peur qu’elle m’espionne. Je léchais le sperme sur mes mains pour ne pas laisser de traces dans les draps. Je prenais ses menaces au sérieux, car elle utilisait le rasoir pour décapiter des canards vivants : elle leur attachait les pattes, leur coupait la tête, les suspendait au dessus d’une bassine pour récupérer le sang afin de faire la sauce. Pendant que le corps du canard était agité des derniers spasmes, ma mère surveillait que le sang coule bien dans la bassine. En voyant  le cou du canard pisser du sang, je pensais à mon pénis qui aurait pu connaître le même sort. Devant l’agonie du canard, ma mère serrait ses cuisses, se frottait le bas-ventre et se trémoussait. J’ai compris plus tard qu’elle se donnait du plaisir.

 

Michel  [pour lui] : Super,  le coup du canard. Mais on risque des emmerdes avec les défenseurs des bestioles. Bah, après tout, un bon procès, c’est aussi de la pub.

 

Rocco : L’année de mes 14 ans, ma mère est partie rejoindre une secte, dont le gourou avait autour de lui un « harem rapproché » d’une vingtaine de très jeunes filles. Ma mère les recrutait pour lui en s’introduisant dans les familles pour faire en principe du soutien psychologique auprès des adolescentes mal dans leur peau. J’ai alors été confié à la sœur de mon père, célibataire.

 

Ma tante était tout le contraire de ma mère. Caressante, et même plus, ouvertement sensuelle. Elle avait toujours trop chaud et elle montrait ses gros seins, mous, blancs et parcourus de veines bleutées à travers d’amples décolletés. J’adorais l’odeur de son parfum bon marché, mêlée à  celle  de sa transpiration. Je m’approchais  de sa poitrine découverte pour m’exciter en la humant. Ma tante  comprenait mon attirance et ne faisait rien pour me repousser.

 

A l’occasion  d’un orage particulièrement violent, je l’ai rejointe dans son grand lit. Et puis l’habitude s’est installée que nous dormions ensemble. J’écoutais  sa respiration. Sa courte chemise de nuit était retroussée, et je me collais à sa cuisse nue et chaude. Je glissais mes doigts au creux de ses aisselles touffues pour y récupérer la moiteur acide de sa transpiration dont je faisais mes délices. Elle faisait semblant de dormir, elle aimait me sentir tout excité à son côté.

 

Je me suis enhardi à promener ma main sur son ventre rebondi, à poser des baisers baveux sur ses épaules et au creux de son cou, à tendre sur ses seins le nylon de sa chemise. Je contemplais dans la pénombre ses tétons bruns qui pointaient comme pour percer le tissu. Elle  attendait mes caresses. Elle les aimait vigoureuses sur ses seins, sur  l’intérieur  de ses cuisses, là où la peau est si douce. Elle les aimait hardies dans la moiteur de son intimité.  Elle gémissait doucement. Je bandais en me frottant à  sa cuisse chaude. Sa main venait à mon secours. Elle me branlait puis étalait mon sperme sur son ventre en riant.

J’ai vite appris à la faire jouir, d’abord avec mes doigts. Ma joue collée contre son sein moelleux, j'enregistrais avec émotion tout ce que manifestait son corps: soupirs, frémissements, palpitations. Et son plaisir  se transmettait d’elle à moi, j’en avais  le dos tout raide quand elle jouissait.

 

Pour fêter mes quinze ans, elle m’a sucé. Elle m’a montré comment je pouvais la faire jouir avec ma langue, et le reste. J’ai tout appris avec elle, ce n’est pas la peine que je détaille.  Ce sont mes souvenirs les plus précieux.

 

Michel  : Très belle histoire.  C’est mon tour. Je vous emmène dans un bordel de lycéennes.

 

Alain : Gonflé !

 

Michel  : C’est un cours de rattrapage scolaire installé dans un appartement. Il y a une porte secrète au fond d’un placard qui communique avec un immeuble mitoyen. On choisit une fille sur catalogue. La maquerelle l’appelle sur son portable, et elle arrive par la porte secrète. Les filles sont fières d’être choisies et  elles font tout pour fidéliser les clients. Je demande toujours une petite japonaise qui a de grosses fesses et de gros seins. J’ai inventé avec elle un petit scénario que je répète à chaque fois. D’abord je lui  caresse la chatte, elle piaille comme si je la violais. Je la force à me sucer. Elle refuse …

 

[Ses invités écoutent avec gourmandise.]

 

Michel  : Je réclame la feuille de rose. Nouveau refus. Je lui pince très fort les tétons. Elle refuse encore. Je lui donne une fessée magistrale. Elle pleure. Je la fesse encore plus fort. Les yeux pleins de larmes,  elle fini par me lécher le trou avec ardeur. Puis je la baise énergiquement. Elle répète « Kimochi, Kimochi, … » comme toute japonaise qui jouit.  Je lui donne son gros paquet de billets.  Alors  elle plonge sa langue dans ma bouche et mordille la mienne. Elle dit d’un air suppliant : « Vous reviendrez avec moi, j’aime bien quand vous me fessez très fort. Je suis la seule à faire ça vous savez. »

 

Alain  : Elle existe ta japonaise ou c’est une invention ? 

 

Michel [sans conviction] : Une invention. Evidemment, ça ne sera pas facile à faire passer, avec l’hystérie anti-« pédophile » qui règne partout. Comme si le SIDA n’avait pas  suffi à nous pourrir la vie  !

 

Alain  : Tu sais que même les fantasmes sont punissables. L’Assemblée – une belle bande de  cons     a voté à l’unanimité un article d’une loi sur la Promotion de la Famille (sic) qui punit de castration chimique le « terrain pédophile ». Le Législateur (comme ils disent)  considère qu’il y a une pente naturelle du « terrain »  au fantasme, du fantasme  à la «tentation »  et de la tentation à l’acte. Tout ça bien sûr à cause d’Internet. Et on travaille à des machines à lire la pensée. Elles pourront détecter les « terrains psychiques » : pédophile, incestueux, terroriste, révolutionnaire,  etc …

 

Isabelle [pleine de curiosité, mais sans se sentir concernée] : C’est quoi la castration chimique ?

 

Alain  : Des piqures. Les testicules ramollissent et disparaissent en trois semaines. Il ne reste plus qu’une poche vide qui pend sous un sexe incapable de bander. Le « pervers », comme ils disent, déprime. On le comprend : il est exclu d’un monde où la publicité fait tous les jours la promotion du  bonheur sexuel commercialisé. Même s’il est riche, ce bonheur n’est plus pour lui. Le suicide survient le plus souvent dans les deux ou trois ans. Le mathématicien Turing s’est suicidé pour cela (2).

 

Rocco [déprimé, se ressert un verre de Sauternes ] : Isabelle, t’aurais pas autre chose pour nous remonter le moral ?

 

Michel : Il est tard. Je vous propose de revenir samedi prochain. On tournera quelque chose.

 

Alain : Oui, avec Isabelle, et sa langue si douce  !

 

Rocco : Génial !

 

 

Scène finale

 

Presque sans dialogues, mais en musique.  On entend d’abord « Everybody Knows » de Léonard Cohen. (Cette musique est utilisée pour une scène de « lap dancing » dans « Exotica » , un excellent film de A. Egoyan).

 

Alain Clavour est nu, attaché à une chaise par les deux chevilles et, à l’arrière du dossier, par le poignet gauche. La lumière l’éclaire violemment. La musique commence.

 

Isabelle entre, enveloppée d’un paréo de soie imprimée de couleurs vives qui conviennent à sa peau d’africaine, mais assez transparente.

 

Elle danse devant Clavour, s’approche de lui, commence à défaire son paréo, mais se ravise et s’éloigne. Il essaie de la toucher de sa main libre, mais elle s’écarte. Elle s’approche chaque fois un peu plus. Il caresse fugitivement une fesse, un instant découverte. Un sein de même. Le paréo ne sert plus qu’à entourer la taille d’Isabelle, comme une grande écharpe. Elle s’en débarrasse.

 

Des gifles font comprendre à Clavour qu’il doit garder sa main droite dans le dos. Elle le masturbe quelques secondes, puis s’éloigne, et danse encore. Elle revient lui présenter ses fesses. Il les lèche avec gourmandise. Il introduit sa langue entre ses fesses.  Elle s’éloigne à nouveau. Elle revient se faire lécher la chatte, elle s’écarte encore.

 

Ces agaceries se poursuivent de manière à frustrer Clavour ainsi que les spectateurs qui attendent du plus « sérieux ».

 

Isabelle se met à genoux devant Clavour et le  suce, sérieusement cette fois. Il lui caresse l’épaule, puis le sein gauche de sa main libre, lui pince le téton.

 

La musique s’arrête.

 

Dans le silence, on entend des bruits mouillés, des claquements de langue. Isabelle lèche délicatement le frein du gland avec la pointe de sa langue, puis elle aspire le gland  entre ses lèvres. Elle engloutit le plus possible du sexe bandé. Le va et vient s’accélère, le dénouement approche.

 

Une sonnerie rompt le silence.  Isabelle se lève, remet son paréo pour aller ouvrir. Elle revient avec Rocco, qui entre. Il est chez lui, surpris de trouver Clavour nu et attaché à sa chaise.

 

Isabelle : J’avais presque fini, mais il attendra.

 

Ils s’embrassent et se déshabillent mutuellement.

 

Musique : « Je t’aime, moi non plus »  S. Gainsbourg et J. Birkin.

 

Tous les deux sont nus, ils se caressent en s’approchant de Clavour,  mais hors de portée de sa main libre.

 

Isabelle : Il est venu chercher de nouvelles émotions. Il va en avoir.

 

La musique s’arrête brusquement.

 

Isabelle : On va le mettre au travail.

 

Isabelle pousse vers les lèvres de Clavour le sexe bandé de son amant.

 

Isabelle : Aller, suce-le. Tu vas gouter son foutre.

 

Clavour écarte son visage avec dégoût, il cherche à repousser Rocco. Isabelle le gifle. Isabelle et Rocco bloquent son bras libre, Isabelle s’empare de son sexe, le masturbe brutalement, empoigne ses testicules. Il crie.

 

Isabelle : C’est pour venger ta femme, que tu aimes tant faire souffrir. Tu veux ça dans le cul ? Bien poivré ?

 

Elle a sorti un énorme concombre. Il accepte de sucer Rocco.  Michel, dans l’ombre au bord de la scène, filme depuis le début de la scène.

 

Michel  : Très belle scène. Bravo les amis.

 

La musique reprend (Gainsbourg). Isabelle et Rocco font l’amour devant Clavour, sans précipitation.

 

La lumière et la musique baissent progressivement, jusqu’au silence et à l’obscurité complets. Quelques secondes après, deux  grands cris de jouissance, poussés par Isabelle et Rocco, terminent la pièce.

 

Lumière. Salut des acteurs et adresse finale aux spectateurs.

 

 

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Applaudissements.

 

Michel : Merci d’être venus. Merci d’apprécier notre comédie. Le scénario de la scène finale est d’Isabelle.

 

Applaudissements destinés à Isabelle qui remet son paréo sans se presser, pour laisser les spectateurs se régaler de sa grâce un dernier instant.

 

Michel : Merci Rocco, merci Alain.  Chers amis, chères amies, envoyez moi vos souvenirs et vos fantasmes. Si vous souhaitez participer à leur mise en image, vous serez les bienvenu(e)s.

 

oOo

 

Notes de l’auteur : (1) INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

 

(2) Sigalas-Rabaud et  Latour sont des premiers grands crus de Bordeaux (Sauternes et Pauillac). 1961 et 1967 sont de très grandes années.

 

(3) L’Institut pour la Fécondation Naturelle est emprunté à mon récit : Les joies de la fécondation naturelle, publié sur french.literotica.com  et sur vassilia.net.

 

(4) En 1954. Voir le livre de L. Lemire, Alan Turing : l'homme qui a croqué la pomme, Paris, 2004.

 

Cette pièce est conçue pour être jouable par des amateurs. Il n’est pas essentiel que le rôle d’Isabelle soit tenu par une femme noire. Simplement, j’aime les noires et je les fais souvent intervenir dans mes textes. Le metteur adaptera le texte. Par exemple il pourra remplacer « de la chatte à l’œillet noir » par « de la chatte à la Légion d’Honneur, c'est-à-dire la rosette ».

Adressez moi vos commentaires, vos critiques, vos souvenirs et vos fantasmes : avalc@free.fr