Jardins secrets.
Alain Valcour.
Comédie
érotique. Les personnages sont :
Michel Laroche,
producteur de films pornographiques, 40-45 ans.
Isabelle,
belle jeune femme africaine, 30-35 ans.
Alain Clavour,
60 ans.
Rocco,
30 ans.
Scène
1
Les quatre
sont à table, c’est la fin du repas.
Alain :
Comment vont les affaires ?
Michel :
Pas trop fort, les gens ont trop vu de porno. Et cela ne date pas de la fameuse
« crise financière ». Les cinémas X sont presque tous fermés, ceux
qui restent n’attirent que pour la drogue et les toilettes qui servent de « glory holes ». Les vidéos-clubs
marchent aussi de moins en moins.
Alain :
La faute à Internet ?
Michel :
Evidemment. Vous avez gratis des scènes tout à fait réalistes. Des femmes qui
se masturbent et jouissent vraiment. Des chattes baveuses de foutre, des vidéos
volées dans les vestiaires. C’est crade, mal filmé, mais ça fait plus bander
que nos actrices bronzées aux fesses de top-modèles qui esthétisent le sexe. Le porno X, quand il
aura disparu, fera l’objet de thèses universitaires et sera classé comme
courant artistique. Mais il sera mort.
Alain :
C’est tout même lassant les seins siliconés, les chattes rasées au quart de
poil et les éjaculations sur les fesses.
Rocco :
Ça plait surtout aux vieux, nés lors du
« baby-boom ». Comme Alain !
Alain :
Merci !
Rocco :
Ils avaient d’abord connu la répression sexuelle, et le porno a été comme une
libération. Mais pour nous …
Isabelle :
Pas si vite, les blocages par rapport au sexe demeurent. Comme s’ils étaient
inscrits dans les gênes. Je t’assure que les ados que j’encadre ne sont pas si
libérés que cela. Mais c’est vrai que du porno, ils en voient quand ils
veulent. Le hash est plus risqué, donc plus attirant pour eux. Les sports
dangereux aussi.
Michel
: Il
nous faut du nouveau. Justement, je lance un nouveau concept.
J’ai déposé
une marque à l’INPI (1) : « Vos jardins secrets ». « Jardins », ça fait écologique.
« Secrets » ça attire. « Vos » : tout le monde est
concerné.
Alain :
C’est quoi ton concept ?
Michel :
Des vidéos pas trop longues. Des acteurs et des actrices pseudo-amateurs, une bonne qualité d’images
et de mise en scène, des idées originales. Pas de « hardeuses »,
elles sont trop chères. On mettra en
scène les fantasmes et les souvenirs les plus secrets de tout un chacun, de la
fille d’à côté, de vos parents. Du glauque, mais une ambiance
« porno-chic ».
Alain :
Et ton business-plan ?
Michel :
Tout sera payé par des sites de rencontres, des marques de lingerie sexy, de
« sex-toys » et d’accessoires fétichistes et SM. Le
« piratage », on s’en foutra. Au contraire, la diffusion pirate
augmentera l’impact publicitaire, et on pourra demander plus pour les films
suivants.
Alain :
Sympa.
Michel :
Il me faut du matériel.
Alain :
Cela ne doit pas te manquer avec …
Michel :
Je veux dire, des textes, des scénarios qui sortent du déjà vu. Vous allez
m’aider. Racontez moi vos premiers émois, vos expériences bizarres, vos
fantasmes. Qui commence ?
Alain :
Ah, c’est pour cela que tu nous as ouvert un Sigalas-Rabaud 1961 et un Latour
1967 ! (1) On aurait dû se douter que cela cachait quelque-chose.
Michel :
Alain, avec tout ce que tu publies sur Internet, tu dois bien avoir quelque
chose pour moi. Du bien sordide. Des
trucs impubliables de peur des procès féministes.
Alain :
D’accord. Je me lance. Comme vous savez, je suis marié depuis 30 ans.
Isabelle :
Condoléances.
Alain :
Merci. Justement le devoir conjugal est plutôt lassant. Ma femme veut jouir
tous les jours …
Isabelle :
Normal, si elle te supporte depuis 30 ans, c’est pas pour des prunes.
Alain
: Elle achète
des strings et des micro soutiens-gorges en dentelle rouge et noire. C’est
minuscule et très cher (au moins 100 euros chacun de ces trucs). Et quand je
rentre du bureau, fatigué des réunions, du métro, etc … je la trouve déguisée en strip-teaseuse avec ces
fanfreluches.
Rocco
: Et ça ne te
remue pas ?
Alain :
Sur une belle jeune femme comme Isabelle
[elle sourit de l’hommage appuyé] ce serait bandant, mais sur ma femme…Disons que ça n’arrive pas
à faire oublier sa cellulite.
Rocco
: Alors
comment tu fais ?
Alain :
D’abord, je prends un whisky (pur malt,
millésimé). Je vous recommande le Bowmore.
Rocco
: On connaît.
Et ensuite ?
Alain :
Je me raconte une histoire. J’ai deux ou
trois scénarios qui m’aident bien. D’abord, celui de l’île aux sauvages. Ma
femme et moi, on fait une croisière dans les îles du Pacifique, le bateau fait
naufrage. Tout le monde est mort sauf nous deux. On est capturés par des
sauvages et enfermés dans des cages en bambou. On est leurs esclaves sexuels.
Michel [avec
gourmandise] : Bien, bien, ….
Alain
: Les
adolescentes toutes nues ont de beaux petits seins coniques et des tétons
gonflés comme de gros bourgeons. Elles me branlent brutalement à travers les
barreaux de la cage, au moins dix fois par jour. Elles me sucent le sexe et me
pressent les testicules comme des citrons. Elles s’étalent mon sperme sur les
cuisses et sur les seins en me regardant d’un air malicieux.
Les hommes
prennent ma femme à tour de rôle. Chacun d’eux a un petit couteau en os et lui
incise une marque personnelle sur les fesses, le ventre ou le dos à chaque fois
qu’il la prend. Son corps est couvert de marques. Ça les excite de voir le sang couler. Alors, je
me raconte que je suis l’un d’eux, avec un énorme sexe. J’enfile ma femme en
levrette, elle crie de douleur. Elle est couverte de sang. Tout le village est
autour. Tout le monde chante, accompagné par les tambours. Avec ça, j’arrive à jouir. Disons
plutôt, à cracher mon foutre dans son ventre.
Isabelle :
Il est sympa le rôle de ta femme ! Des histoires pareilles, ça devrait
être interdit !
Michel : C’est
pas mal, mais ça coûtera cher à tourner. Je retiens l’idée. Isabelle, tu as bien des choses à nous
raconter.
Isabelle :
Il y a deux ans, j’ai travaillé à l’Institut pour
L'accueil est
tenu par une blonde plantureuse en décolleté digne des films de Russ Meyer.
Elle contribue à créer l'atmosphère propice à la récolte spermatique. La
patronne, c’est « Mme le Docteur Vanessa ». Son look est très sévère,
comme une supérieure de couvent. Elle
cache son regard derrière de grosses lunettes. Elle est très forte
scientifiquement. Elle a mis au point une méthode secrète pour tuer les chromosomes Y. Elle
vend très cher le sperme ainsi traité à des lesbiennes en mal d’enfant qui
veulent être sûres d’avoir des filles.
Alain :
Ça c’est du féminisme !
Isabelle :
Son procédé marche à 100%. Elle a cherché à déposer un brevet, mais des associations
bien-pensantes de droite comme de gauche (et celles de gauche, c’est les pires)
ont crié à l’eugénisme - quelle horreur n’est ce pas ! - et le brevet a été
refusé. C’est elle qui reçoit les clients et détermine quelle fille leur conviendra le mieux.
Alain, je
suppose que Vanessa m’appelle pour toi. Je t’installe sur un divan et
j’approche une table roulante équipée d'un gros appareil plein de tuyaux, de
cadrans et de boutons. Je te demande de te déshabiller complètement. Je
m'enduis les mains d'huile d’amande douce et je m'agenouille près du divan, la
blouse ouverte sur mes seins nus. Je commence à te masturber, lentement et
professionnellement, sans exprimer la moindre émotion. Je guette le plaisir sur
ton visage, et ton sexe est déjà tout raide.
Alain :
Merci, je m’y crois. Tu me feras une démo tout à l’heure.
Isabelle :
Je te propose de caresser mes seins. Fort de cette autorisation, tu déboutonnes ma blouse et tu descends ta main jusqu’à ma chatte complètement
épilée. Bien sûr je suis nue sous ma blouse.
[Isabelle
raconte son histoire avec un plaisir évident et Alain la boit des yeux. Elle
entre-ouvre son chemisier pour montrer aux trois hommes ses tétons brun-noir
bien dressés, qu’elle caresse voluptueusement.]
Isabelle : Je te demande de te
contenter de mes seins pour le premier prélèvement, et je te rappelle
que tu es inscrit pour trois.
Tout en te branlant avec une voluptueuse lenteur, j’approche mes seins de ta
poitrine, que je gratte avec mes tétons
durs. Parce que tu es un client sympathique …
Alain :
Merci, merci !
Isabelle :
… je pose un long baiser sur tes lèvres
et je m’amuse de ta surprise. Quelque secondes avant la giclée, je te comprime
fermement la prostate pour retarder l'éjac et je couvre ton gland d’une
ventouse reliée par un tuyau à un aspirateur à sperme. Je mets en route une
pompe. La ventouse te vide assez complètement de ta précieuse liqueur.
Je t’offre
ensuite un cocktail au gingembre avec un peu de Viagra. Vanessa se débrouillera
si tu claques. Je dirige ta main vers ma chatte aussi lisse que celle d'une
gamine impubère et déjà bien moite. Je te prépare tendrement pour le deuxième
"prélèvement". J’enlève ma blouse, je
m'accroupis sur ton visage et j’offre à ta langue ma petite moule rose,
encadrée de mes lèvres brun chocolat. Je me branle sur ton nez, le jus de ma
chatte s'infiltre entre tes lèvres. Je te suce. Tu adores.
Alain :
Je confirme. Disons que j’adorerais si …, ou plutôt quand !
Isabelle :
Tu me suces goulûment pour ne pas perdre
une goutte de mon jus. J’offre mon petit trou à ta langue insatiable. Et je me fais lécher
toutes les muqueuses, de la chatte à l’œillet noir. Je jouis en surveillant ton
gland écarlate, bien prêt de gicler. Le
deuxième orgasme ne tarde pas. Tu gémis de douleur plus que de plaisir.
L'aspiration rythmée de la ventouse arrive encore à t’ extraire du sperme.
Et puis repos.
Nous buvons encore du cocktail au gingembre, et la pin-up de la réception
apporte des boudins antillais et des bananes flambées. Je te prodigue les
baisers les plus suaves. Je te caresse avec mes seins et mon ventre, tu
rebandes. Mais tu t’inquiètes de pouvoir fournir une troisième fois. Je te
rassure : « Nous avons ce qu’il faut ». Je te réinstalle sur le
divan et j’enfonce ton gland violacé et fatigué dans une autre ventouse.
J’équipe tes poignets et tes chevilles de bracelets enduits de gelée
conductrice, et je les branche à
l’appareil sur la table roulante. Le troisième tour est complètement
électrique. Plus de baisers, plus de caresses. Ils seraient tout à fait inutiles. Ça
met du temps, mais la ventouse t’extrait encore du sperme. Tu cries.
Vanessa arrive, elle mesure les quantités extraites. Elle annonce combien elle
va te payer et te recommande un repos sexuel de 15 jours. Mais pourtant, 10
jours après, tu reviens déjà, et tu me redemandes, aussi étrange que cela
puisse paraître.
Alain :
Pour tes seins, pour ta moule rose et pour tes baisers, on est prêt à supporter
beaucoup.
Michel :
C’est vrai qu’ils reviennent ?
Isabelle :
Absolument, j’avais bien « mes » clients.
Alain :
Tu étais bien payée ?
Isabelle :
Non, très mal. J’y allais surtout pour
le plaisir de leur extraire du foutre.
Michel :
Rocco, tu as quelque chose pour nous ?
Rocco :
Et toi, tu nous raconteras aussi quelque
chose ?
Michel :
Bien sûr.
Rocco :
Mon père était un scientifique réputé, mais il passait beaucoup de son temps
dans des conférences à l’étranger et autrement restait très tard dans son laboratoire.
Je ne le voyais pour ainsi dire jamais.
Ma mère était
obsédée par la « pureté ».
Elle voulait me « protéger » de la sexualité. Elle cachait ses
journaux féminins quand leurs couvertures
montraient de belles femmes en robes décolletées ou en bikinis, mais je
connaissais ses cachettes. Elle s’était
mise en tête de m’empêcher de me masturber. Tous les matins, elle inspectait
mes draps à la recherche de taches suspectes, et elle en trouvait toujours.
Elle m’attachait les mains aux barreaux du lit. Elle me menaçait de me circoncire avec un grand
rasoir de coiffeur qu’elle brandissait devant mes yeux.
« Si tu te touches encore une fois, je
t’en couperai un bout, comme aux petits juifs. Et si tu continues, je te
couperai tout, tu pisseras comme une
fille. Je ne veux pas que tu ailles en Enfer. L’impureté, c’est un péché
mortel. »
Je me masturbais en tremblant de peur qu’elle
m’espionne. Je léchais le sperme sur mes mains pour ne pas laisser de traces
dans les draps. Je prenais ses menaces au sérieux, car elle utilisait le rasoir
pour décapiter des canards vivants : elle leur attachait les pattes, leur
coupait la tête, les suspendait au dessus d’une bassine pour récupérer le sang
afin de faire la sauce. Pendant que le corps du canard était agité des derniers
spasmes, ma mère surveillait que le sang coule bien dans la bassine. En
voyant le cou du canard pisser du sang,
je pensais à mon pénis qui aurait pu connaître le même sort. Devant l’agonie du
canard, ma mère serrait ses cuisses, se frottait le bas-ventre et se
trémoussait. J’ai compris plus tard qu’elle se donnait du plaisir.
Michel [pour lui] : Super, le coup du canard. Mais on risque des
emmerdes avec les défenseurs des bestioles. Bah, après tout, un bon procès,
c’est aussi de la pub.
Rocco :
L’année de mes 14 ans, ma mère est partie rejoindre une secte, dont le gourou
avait autour de lui un « harem rapproché » d’une vingtaine de très
jeunes filles. Ma mère les recrutait pour lui en s’introduisant dans les
familles pour faire en principe du soutien psychologique auprès des
adolescentes mal dans leur peau. J’ai alors été confié à la sœur de mon père,
célibataire.
Ma tante était
tout le contraire de ma mère. Caressante, et même plus, ouvertement sensuelle.
Elle avait toujours trop chaud et elle montrait ses gros seins, mous, blancs et
parcourus de veines bleutées à travers d’amples décolletés. J’adorais l’odeur
de son parfum bon marché, mêlée à
celle de sa transpiration. Je
m’approchais de sa poitrine découverte
pour m’exciter en la humant. Ma tante
comprenait mon attirance et ne faisait rien pour me repousser.
A
l’occasion d’un orage particulièrement
violent, je l’ai rejointe dans son grand lit. Et puis l’habitude s’est
installée que nous dormions ensemble. J’écoutais sa respiration. Sa courte chemise de nuit
était retroussée, et je me collais à sa cuisse nue et chaude. Je glissais mes
doigts au creux de ses aisselles touffues pour y récupérer la moiteur acide de
sa transpiration dont je faisais mes délices. Elle faisait semblant de dormir,
elle aimait me sentir tout excité à son côté.
Je me suis
enhardi à promener ma main sur son ventre rebondi, à poser des baisers baveux
sur ses épaules et au creux de son cou, à tendre sur ses seins le nylon de sa
chemise. Je contemplais dans la pénombre ses tétons bruns qui pointaient comme
pour percer le tissu. Elle attendait mes
caresses. Elle les aimait vigoureuses sur ses seins, sur l’intérieur
de ses cuisses, là où la peau est si douce. Elle les aimait hardies dans
la moiteur de son intimité. Elle
gémissait doucement. Je bandais en me frottant à sa cuisse chaude. Sa main venait à mon
secours. Elle me branlait puis étalait mon sperme sur son ventre en riant.
J’ai vite
appris à la faire jouir, d’abord avec mes doigts. Ma joue collée contre son
sein moelleux, j'enregistrais avec émotion tout ce que manifestait son corps:
soupirs, frémissements, palpitations. Et son plaisir se transmettait d’elle à moi, j’en avais le dos tout raide quand elle jouissait.
Pour fêter mes
quinze ans, elle m’a sucé. Elle m’a montré comment je pouvais la faire jouir
avec ma langue, et le reste. J’ai tout appris avec elle, ce n’est pas la peine
que je détaille. Ce sont mes souvenirs
les plus précieux.
Michel :
Très belle histoire. C’est mon tour. Je
vous emmène dans un bordel de lycéennes.
Alain :
Gonflé !
Michel :
C’est un cours de rattrapage scolaire installé dans un appartement. Il y a une
porte secrète au fond d’un placard qui communique avec un immeuble mitoyen. On
choisit une fille sur catalogue. La maquerelle l’appelle sur son portable, et
elle arrive par la porte secrète. Les filles sont fières d’être choisies
et elles font tout pour fidéliser les
clients. Je demande toujours une petite japonaise qui a de grosses fesses et de
gros seins. J’ai inventé avec elle un petit scénario que je répète à chaque
fois. D’abord je lui caresse la chatte,
elle piaille comme si je la violais. Je la force à me sucer. Elle refuse …
[Ses invités
écoutent avec gourmandise.]
Michel :
Je réclame la feuille de rose. Nouveau refus. Je lui pince très fort les
tétons. Elle refuse encore. Je lui donne une fessée magistrale. Elle pleure. Je
la fesse encore plus fort. Les yeux pleins de larmes, elle fini par me lécher le trou avec ardeur.
Puis je la baise énergiquement. Elle répète « Kimochi, Kimochi, … »
comme toute japonaise qui jouit. Je lui
donne son gros paquet de billets. Alors elle plonge sa langue dans ma bouche et
mordille la mienne. Elle dit d’un air suppliant : « Vous reviendrez avec
moi, j’aime bien quand vous me fessez très fort. Je suis la seule à faire ça
vous savez. »
Alain :
Elle existe ta japonaise ou c’est une invention ?
Michel [sans
conviction] : Une invention. Evidemment, ça ne sera pas facile à faire
passer, avec l’hystérie anti-« pédophile » qui règne partout. Comme
si le SIDA n’avait pas suffi à nous
pourrir la vie !
Alain :
Tu sais que même les fantasmes sont punissables. L’Assemblée – une belle bande
de cons
– a voté à l’unanimité un
article d’une loi sur
Isabelle
[pleine de curiosité, mais sans se sentir concernée] : C’est quoi la
castration chimique ?
Alain :
Des piqures. Les testicules ramollissent et disparaissent en trois semaines. Il
ne reste plus qu’une poche vide qui pend sous un sexe incapable de bander. Le
« pervers », comme ils disent, déprime. On le comprend : il est
exclu d’un monde où la publicité fait tous les jours la promotion du bonheur sexuel commercialisé. Même s’il est
riche, ce bonheur n’est plus pour lui. Le suicide survient le plus souvent dans
les deux ou trois ans. Le mathématicien Turing s’est suicidé pour cela (2).
Rocco
[déprimé, se ressert un verre de Sauternes ] : Isabelle, t’aurais pas
autre chose pour nous remonter le moral ?
Michel :
Il est tard. Je vous propose de revenir samedi prochain. On tournera quelque
chose.
Alain :
Oui, avec Isabelle, et sa langue si douce !
Rocco :
Génial !
Scène
finale
Presque sans
dialogues, mais en musique. On
entend d’abord « Everybody Knows » de Léonard Cohen. (Cette musique est utilisée pour une
scène de « lap dancing » dans « Exotica » , un excellent
film de A. Egoyan).
Alain Clavour
est nu, attaché à une chaise par les deux chevilles et, à l’arrière du dossier,
par le poignet gauche. La lumière l’éclaire violemment. La musique commence.
Isabelle
entre, enveloppée d’un paréo de soie imprimée de couleurs vives qui conviennent
à sa peau d’africaine, mais assez transparente.
Elle danse
devant Clavour, s’approche de lui, commence à défaire son paréo, mais se ravise
et s’éloigne. Il essaie de la toucher de sa main libre, mais elle s’écarte.
Elle s’approche chaque fois un peu plus. Il caresse fugitivement une fesse, un
instant découverte. Un sein de même. Le paréo ne sert plus qu’à entourer la
taille d’Isabelle, comme une grande écharpe. Elle s’en débarrasse.
Des gifles
font comprendre à Clavour qu’il doit garder sa main droite dans le dos. Elle le
masturbe quelques secondes, puis s’éloigne, et danse encore. Elle revient lui
présenter ses fesses. Il les lèche avec gourmandise. Il introduit sa langue
entre ses fesses. Elle s’éloigne à
nouveau. Elle revient se faire lécher la chatte, elle s’écarte encore.
Ces agaceries
se poursuivent de manière à frustrer Clavour ainsi que les spectateurs qui
attendent du plus « sérieux ».
Isabelle se
met à genoux devant Clavour et le suce,
sérieusement cette fois. Il lui caresse l’épaule, puis le sein gauche de sa
main libre, lui pince le téton.
La musique
s’arrête.
Dans le
silence, on entend des bruits mouillés, des claquements de langue. Isabelle
lèche délicatement le frein du gland avec la pointe de sa langue, puis elle
aspire le gland entre ses lèvres. Elle
engloutit le plus possible du sexe bandé. Le va et vient s’accélère, le
dénouement approche.
Une sonnerie
rompt le silence. Isabelle se lève,
remet son paréo pour aller ouvrir. Elle revient avec Rocco, qui entre. Il est
chez lui, surpris de trouver Clavour nu et attaché à sa chaise.
Isabelle :
J’avais presque fini, mais il attendra.
Ils
s’embrassent et se déshabillent mutuellement.
Musique : « Je t’aime, moi non
plus » S. Gainsbourg et J. Birkin.
Tous les deux
sont nus, ils se caressent en s’approchant de Clavour, mais hors de portée de sa main libre.
Isabelle :
Il est venu chercher de nouvelles émotions. Il va en avoir.
La musique
s’arrête brusquement.
Isabelle :
On va le mettre au travail.
Isabelle
pousse vers les lèvres de Clavour le sexe bandé de son amant.
Isabelle :
Aller, suce-le. Tu vas gouter son foutre.
Clavour écarte
son visage avec dégoût, il cherche à repousser Rocco. Isabelle le gifle.
Isabelle et Rocco bloquent son bras libre, Isabelle s’empare de son sexe, le
masturbe brutalement, empoigne ses testicules. Il crie.
Isabelle :
C’est pour venger ta femme, que tu aimes tant faire souffrir. Tu veux ça dans
le cul ? Bien poivré ?
Elle a sorti
un énorme concombre. Il accepte de sucer Rocco.
Michel, dans l’ombre au bord de la scène, filme depuis le début de la
scène.
Michel :
Très belle scène. Bravo les amis.
La musique
reprend (Gainsbourg). Isabelle et Rocco font l’amour devant Clavour, sans
précipitation.
La lumière et
la musique baissent progressivement, jusqu’au silence et à l’obscurité
complets. Quelques secondes après, deux
grands cris de jouissance, poussés par Isabelle et Rocco, terminent la
pièce.
Lumière. Salut
des acteurs et adresse finale aux spectateurs.
oOo
Applaudissements.
Michel :
Merci d’être venus. Merci d’apprécier notre comédie. Le scénario de la scène
finale est d’Isabelle.
Applaudissements
destinés à Isabelle qui remet son paréo sans se presser, pour laisser les
spectateurs se régaler de sa grâce un dernier instant.
Michel :
Merci Rocco, merci Alain. Chers amis,
chères amies, envoyez moi vos souvenirs et vos fantasmes. Si vous souhaitez
participer à leur mise en image, vous serez les bienvenu(e)s.
oOo
Notes de l’auteur : (1) INPI : Institut National
de
(2)
Sigalas-Rabaud et Latour sont des
premiers grands crus de Bordeaux (Sauternes et Pauillac). 1961 et 1967 sont de
très grandes années.
(3) L’Institut
pour
(4) En 1954.
Voir le livre de L. Lemire, Alan Turing : l'homme qui a croqué la pomme,
Paris, 2004.
Cette pièce
est conçue pour être jouable par des amateurs. Il n’est pas essentiel que le
rôle d’Isabelle soit tenu par une femme noire. Simplement, j’aime les noires et
je les fais souvent intervenir dans mes textes. Le metteur adaptera le texte.
Par exemple il pourra remplacer « de la chatte à l’œillet noir » par
« de la chatte à
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vos commentaires, vos critiques, vos souvenirs et vos fantasmes :
avalc@free.fr