(Poème offert à une créole nommée Anne.)
Je reviens d'une île tropicale,
Baignée par l'océan turquoise,
Brûlée dès le matin par un soleil intense,
Qui donne envie de flâner
Entre les filaos et les vacoas.
J'ai parcouru les ruelles étroites
Des villages nichés au creux de vallées encaissées ;
Leurs maisons blanches
Etaient enfouies sous des massifs de fleurs,
Bougainvilliers, flamboyants, azalées,
Fuschias et d'autres encore.
Les femmes y sont belles
Soucieuses bien souvent ;
Leurs peaux ont toutes les nuances imaginables
De l'ébène le plus noir au clair café noisette,
Et leurs épaules dénudées
Appellent de longues et patientes caresses.
Cette île est protégée des maléfices
Par l'assemblée des saintes et des saints qui nomment ses villes :
Saint Denis, Sainte Suzanne,
Saint Benoît, Sainte Rose,
Sainte Clotilde, Saint Paul,
Saint Philippe
et Sainte Anne.
Elle règne sur un charmant port de pêche
Situé au débouché d'une ravine
Qui découpe
comme un gâteau
Le flanc verdoyant
du volcan assoupi.
Visiter Sainte Anne a réveillé en moi
Le souvenir de tes mains caressantes,
De ta voix grave et mélodieuse,
Et le désir m'a envahi
De mordiller tes lèvres pulpeuses
Et parfumées
comme des letchis
Alain Valcour
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