Ton corps est un jardin vallonné
Où ma langue folâtre,
Attirée comme l’abeille
Par le miel de ta fleur secrète,
Qu’elle désire butiner
Sous la soie rose des pétales ourlés de brun.
Ma langue s’enroule sur son bouton délicat,
Et le plaisir monte en toi,
Puissant comme la marée qui attaque la dune.
Tu gémis comme une chatte,
Et je vibre avec toi,
Car ton plaisir est également le mien.
Il éclate enfin
Comme la vague sur le rocher se brise,
Et nous submerge tous deux.
Le calme revenu, ton visage s’éclaire.
Et je vole sur tes lèvres entr'ouvertes
Une douzaine de baisers.
(Malika est une Camerounaise assez ronde qui ne m'embrasse
que les lèvres serrées.)
Zoé
Lorsque tes lèvres s'emparent des miennes,
C'est beaucoup plus qu'un baiser,
C'est un nectar de fruits mûris
Au grand soleil d'une île tropicale
Qui m'enivre et qui m'affole.
Lorsque nos langues se goûtent,
C'est un miel tonique et parfumé
Qui se répand dans mes veines,
Et me donne envie de chanter
Tout le bonheur inespéré d'être avec toi.
Je n'arrive pas à deviner
Toutes les pensées que cachent tes grands yeux de gazelle,
Mais qu’importe,
Car le silence qui entoure nos caresses
Est riche d'une harmonie chaleureuse.
Et tes mains fermes sur ma nuque,
Et ton sourire sur tes lèvres amoureuses
Pendant que je mordille
Les pointes bandées de tes seins,
En disent bien plus que des paroles.
( Zoé est née en Guadeloupe.)
Un
rêve avec toi
J'ai fait l'autre nuit,
Un rêve sans image,
Un rêve étrange et parfumé
Plein de douceur épicée.
C'est ton parfum qui imprégnait mon rêve.
Comme oreiller moelleux
Un ventre de femme.
Entre ses fortes cuisses,
Je plongeais mon visage,
Et ma barbe crissait
Sur sa motte crépue.
Ce ventre, c'était le tien.
Une voix chaude et grave
Prononçait dans une langue étrange
Des paroles d'amitié.
Les mots roulaient dans mon cerveau,
Comme des cailloux polis
Dans le lit d'un torrent.
Cette voix, c'était la tienne.
Sous mes lèvres une mangue bien mûre,
Et sous sa pulpe fraîche,
Une langue farceuse
Qui taquinait la mienne.
Cette langue, c'était la tienne.
J'en avais mal d'être raide
Tendu vers la douceur d'un corps de femme
Qui m'ouvrirait tous moites
Les pétales soyeux de sa fleur secrète.
C'est pour ta fleur que je bandais.
J'aurais pu faire cesser ce désir lancinant,
Le faire crever comme un abcès.
J'ai préféré le conserver brûlant,
J'ai préféré garder pour toi
Toute l'énergie du rêve.
(Poème à la jeune africaine évoquée dans "Visites à mes douces
amies")